Le roman et la vie: Siegfried et le professeur Canella et autres essais

Dans "Le Roman et la Vie", Jos?Carlos Mari嫢egui, intellectuel p廨uvien de renom, se penche sur l'intrigue captivante de l'Amn廥ique de Collegno, une histoire vraie qui a fascin?l'Italie et le monde pendant pr鋊 d'un si鋃le. L'auteur, plus connu pour ses analyses politiques1, avait l'intention de tenter une incursion litt廨aire avec cette oeuvre. Mais son d嶰鋊 pr幦atur?ne lui a pas laiss?le temps de publier cette nouvelle.

La saga de l'affaire de l'Amn廥ique de Collegno d嶵ute en 1926, lorsque la police arr皻e un homme d廥empar? incapable de r憝幨er son identit? Hospitalis??Collegno dans un 彋at d廧ressif-confusionnel, il devient le protagoniste involontaire d'une pi鋃e o?r嶧lit?et fiction se confondent. La publication d'une photo dans les journaux italiens conduit ?son identification comme Giulio Canella, un intellectuel respect?de V廨one port?disparu depuis la Grande Guerre. Cependant, une lettre le d廥igne comme Mario Bruneri, typographe Turinois et criminel notoire. Les proc鋊 qui s'ensuivent, une danse entre la lumi鋨e de la v廨it?et l'ombre du doute, voient la balance de la justice osciller capricieusement. Mais malgr?des preuves et des t幦oignages contradictoires, la justice d嶰ide d'attribuer en derni鋨e instance le nom de Bruneri ?l'inconnu. La famille Canella, au coeur de cette pol幦ique qui enflamme l'Italie et qui fait l'objet ?son paroxysme d'une couverture m嶮iatique quotidienne, est forc嶪 ?l'exil au Br廥il, o?Giulio est finalement reconnu. Des d嶰ennies plus tard, le Vatican r嶭abilite l'identit?de l'inconnu en reconnaissant qu'il s'agissait de Canella. L'affaire semblait entendue. Mais, en 2014, l'幦ission italienne Qui a vu ? a r嶧lis?un test ADN sur deux des descendants de l'Amn廥ique de Collegno qui semble accr嶮iter la th鋊e selon laquelle Canella 彋ait bien Bruneri, sans que cette preuve ne soit d嶨initive. Toujours est-il que dans les ann嶪s 1920 et 1930, l'affaire prend tant d'importance qu'elle devient politique. Des personnalit廥 de groupes italiens lib廨aux et de gauche prennent position en faveur du nom de Canella tandis que les partis traditionalistes penchent plut矌 en faveur d'une imposture de Bruneri, le typographe. Mussolini inquiet des proportions prises par l'affaire et ayant peur que celle-ci d嶰lenche une vague de protestation anti-cl廨icale fait pression sur les m嶮ias pour r嶮uire la couverture de l'affaire.

Mari嫢egui, fascin?par les intersections entre la litt廨ature, la politique et la soci彋? trouve dans cette histoire un terrain fertile pour son exploration. Ce cas, qui oscille entre trag嶮ie et farce, refl鋈e les pr廩ccupations centrales de l'auteur: la lutte des classes, l'identit? et la qu皻e de justice dans une soci彋?en proie aux conflits et aux contradictions. Il voit dans l'affaire de l'Amn廥ique de Collegno l'occasion de romancer ce cas en en faisant une m彋aphore de la condition humaine, un miroir des luttes sociales et politiques. Mariategui montre 嶲alement, dans ce roman, sa fine connaissance de la politique et de la litt廨ature italiennes, un pays dans lequel il a v嶰u.